IMAGINE...

31/05/2017 09:00

Un grand vent de boundao-bonheurs. Les petits signes, les petits messages reçus lors du premier anniversaire de la Lorgnette du Margouillat.
Une seule bougie. Mais, vous avez été nombreux à la souffler avec moi!
Il est hors de question que j'arrête de me faire plaisir, évidemment! J'aime et j'ai "besoin" de taper sur mon clavier.
Et puis, je dois vous avouer que la vieille anglaise adore que je parle d'elle. Ça me chagrinerais de la frustrer, de lui donner l'impression qu'elle n'est plus bonne qu'à aller rouiller, agoniser au cimetière des éléphants.
La mentionner dans un papier, c'est la rajeunir, lui injecter un sérum de jouvence, du botox même!
- Viens! On va se balader! Fais-moi bondir, rebondir. Secoue-moi! Accélère sur les tans! Fais-moi passer le gué! Laisse les gosses monter sur la galerie de toit, se suspendre à mes rétroviseurs. T'inquiète, je suis encore costaude!
Et puis, ben...il y a mes deux compères! Que deviendrait la Lorgnette étouffant dans le noir de son étui, aveugle, les lentilles crevées de ne plus regarder le Sénégal?
Le Margouillat, tétraplégique soudain alors que faire des pompes lui est vital!?!
Voilà! J'ai une responsabilité! Celle d'entretenir mon petit monde virtuel.
Tant pis pour vous!
J'aime vous imaginer imaginer!
Voici quelques jours, par hasard et maladresse, j'ai rencontré l'une de mes lectrice. Elle m'a avoué avoir échafaudé sa propre vision du quatuor Lorgnette-Margouilat-vieille anglaise et moi...
Je n'ai pas ressenti trop de déception sur ma personne. Stupidement, ça m'a quelque peu soulagé.
C'était très rigolo! Elle m'imaginait au volant de mon bon vieux Defender, une longue vue à l’œil, dépassant par la vitre baissée; le Margouillat accroché sur le tableau de bord pour ne rien perdre du paysage, des rencontres; toutes ouilles dehors.
Le soir, elle nous voyait en conférence de rédaction sous une khaima, une tente mauritanienne, discutant de ce que j'allais coucher sur le papier, choisissant ensemble l'aquarelle ad hoc pour illustrer le papier du lendemain.
Lecteur vorace moi-même, combien de fois n'ai-je pas, moi aussi, imaginé mes auteurs préférés écrire, vivre leur univers.
Il est hors de question que mes trois complices et moi-même sortions du bois! L'anonymat nous va bien!
Et puis, avouons-le, sortir masqué nous permet, parfois, de croquer un personnage qui est loin de s'imaginer qu'il va se retrouver lorgné et margouillé sur un blog et un facebook...
Demain, nous rentrons dans le bois! Une forêt de rôniers, de baobabs, d'anacardiers, de caïcedrat...
Promis, on vous racontera les djinns, les clairières, les écureuils, les martins-chasseur, les gosses qui s'en viennent rencontrer le toubab. Les troupeaux de zébus, les chèvres, les ânes, aussi!

(illustration Oluseye)