QUAND LA JUSTICE EST BONNE

Que l'on ne se méprenne pas!
Si le Margouillat s'est autorisé la dérision dans cette affaire, c'est parce qu'elle ne relève absolument pas d'un crime.
Quoiqu'au Sénégal, le viol ne soit même pas considéré comme un crime mais bien comme un délit grave... Une simple peine de 5 à 10 ans d’emprisonnement est requise dans la plupart des cas avérés.
Sinon que très très peu de viols entrainent la moindre plainte...
Que les remises de peine font peine à constater.
Dans le cas qui nous occupe, l'accusé n'est poursuivi que pour vols avec violence.

Après avoir assisté à un vaudeville, à une farce, à un déni de la réalité scandaleux et vomitif de la part du père et du fils, le saint esprit s'est posé sur la tête du procureur de la République.

Le Margouillat n'a pas l'habitude de se laisser scotcher par un beau parleur. Monsieur le procureur ne l'a d'ailleurs pas été! Avec des mots simples, des mots justes, il a résumé la situation avec clarté, blâmant le prévenu et son père pour leur attitude, leurs mensonges, leurs dénis.
Il a offert au père une leçon magistrale sur l'éducation, le devoir, l'honnêteté, la droiture. Choses dont il est totalement dénué malgré son statut d'enseignant.
Le magistrat s'est dit compréhensif qu'un père défende son fils, la chair de sa chair, le sang de son sang. Sinon qu'on ne défend pas si honteusement son enfant quand il est flagrant qu'il a fauté, qu'on n'a pas pris la peine de l'élever, de l'éduquer, de passer du temps avec lui pour qu'il ne s'égare pas du droit chemin.
La fierté mal placée pour garder son aura et celui de sa famille dans un village en usant de pressions, de manipulations, de mensonges sont inacceptables, d'un temps révolu!

Malgré les blessures et le handicap permanent d'une des victimes, ses récidives et son lourd passé judiciaire, le procureur s'est dit favorable à sortir le prévenu d'une prison d'adulte. (il n'existe aucune structure d'accueil des délinquants mineurs au Sénégal).
Fin de cette année, le gosse sera majeur. Sera alors responsable de ses actes. Il reste quelques mois au père pour recadrer son fils en famille avec un suivi, une surveillance judiciaire. Une toute dernière chance à laquelle, toutefois, personne ne croit hélas...
Le procureur a été entièrement suivi par l'assistante sociale et le juge qui ont sobrement et justement validé l'analyse.

Il a été décidé qu'après délibération, le tribunal statuera sur la sentence fin de ce mois de juin. Il est donc probable que le vieux lézard revienne vous imposer une énième chronique judiciaire avant les "grandes vacances".

Quand la justice est juste, intelligente et sans pression, elle honore ce pays!

(illustration Franco Matticchio)