TAUX D'HUMIDITÉ

Quand l'hystérie se refoule derrière une certaine dignité, une éducation, un savoir vivre maîtrisé, une retenue de bon aloi, ça va!
Même si l'on avoue, après coup, qu'on en a "la petite culotte toute humide"...

Où va se nicher l'admiration, l'adoration, la dévotion?
La fierté, aussi, de frôler une "personnalité".

Le vieux lézard a souvent constaté ces délires, ces extases, ces agitations incompréhensibles lors de concerts, de récitals.
Mais aussi lors de meetings politiques, de rassemblements religieux, de compétitions sportives ou, tout simplement parce qu'une "star" est aperçue en train de se goinfrer d'hamburgers-Coca-frites-mayo dans un Mc Do de la Porte Maillot.
Depuis que le greffage de téléphone portable sévit, la planète entière s'affole sur les réseaux sociaux dès qu'un olibrius un peu "people" se met un doigt dans le nez. Imaginez le buzz s'il se l'introduit ailleurs...
Un selfie avec la moindre "starlette" botoxée devient relique cultissime. Merci Google, Instagram pic et pic et colégram!

Ici, au Sénégal, pays hautement religieux, la dévotion incroyable envers le moindre ecclésiastique m'a toujours laissé pantois. Je me retiens de vous conter certaines scènes inimaginables auxquelles j'ai assisté ou que l'on m'a raconté.
Le moindre préfet, le moindre gouverneur ou obscur secrétaire ministériel déplace les foules. Imaginez quand le cortège du Président Sall ou la limousine de Youssou Ndour foule le goudron d'un patelin...

Hier, à l'ambassade de France, à Dakar, Monsieur le Premier Ministre de France, Édouard Philippe recevait le "grand monde" (dixit Polnareff). Je n'étais donc pas invité. Par contre, j'y avais quelques connaissances, attirées sans doute par les buffets de la République, l'émoustillance évènementielle, le tirage de vanité, voire d'intérêt.

C'est ainsi que j'ai eu ouï-dire du mouillage de string d'une amie Macronienne.

(illustration Alexis Lavine)