DRIIIIIN !

En retard Lazare !
Le réveil n'a pas sonné ?

Quel réveil ? Quel retard ?
Je me souviens avoir reçu une toquante de table de nuit pour ma première communion. Je ne sais ce qu'elle est devenue. Nous nous sommes perdus de vue bien avant que les Beatles ne se séparent...
Le vieux lézard a un métabolisme particulier.
Si aujourd'hui, c'est mon organisme qui dicte le rythme de ma vie, jamais je n'ai eu besoin d'une quelconque alarme pour m'éveiller au bon moment.
Quelle que soit l'heure à laquelle je me couchais et à celle - souvent différente - à laquelle il était impératif de me lever, il y avait un machin, un bidule, un truc qui se déclenchait dans ce qui me sert de cerveau, qui me disait: "Coucou ! c'est l'heure mon grand, debout la dedans !"

Bien évidemment, il m'est arrivé de comprendre le côté impératif, quasi vital professionnellement, d'un réveil précis et alors, de me faire seconder par une machine infernale au cas où...
Je vous promet que c'est vrai ! Quelques secondes avant que ne retentisse la sonnerie fatale, qui c'est qui ouvrait un œil ? C'est le reptile !
Drôle de subconscient n'est-il pas ?

Ici, au Sénégal, l'impératif n'existe pas ! L'obligation non plus !  
La faim, l'envie d'un café serré, les commérages des choucadors, le babillage des Gonoleks, le laobé, le coq ou l'âne de mes gentilles voisines qui s'insurgent d'une trop longue nuit m'éveillent.

Ce n'est qu'après, souvent, que je pense à vous !

Dédicace à Antoine Redier
Aquarelle Алена Марусева