À PÂQUES ET À LA TRINITÉ

Dans la tradition des marronniers journalistiques, voilà t'y pas que Pâques est là !
Bonjour les œufs, les cloches, les p'tits lapins, les agneaux et le chocolat !

Ici, chez les Sérères, au village, on est catholique et musulman à parts quasi égales. Et, tout va bien; on est ensemble!
Sinon que cette année, église et mosquée sont fermées ! Le muezzin a une extinction de voix, son micro est coupé, ses hauts-parleurs muets et, la petite église n'a pas les moyens de s'offrir la moindre cloche.
Il y a tergiversation sur la confection du ngalakh 2020 - plat à base de mil, de pâte d’arachide et de bouye marquant la fin du Carême Chrétien - ce repas traditionnel de partage qui unit les sénégalais au delà de leur culte respectif.
La presse s'est faite écho de "différer la fête sous son format habituel en raison des mesures restrictives dictées par la lutte contre la propagation du coronavirus."
Il se murmure également que le Ramadan pourrait, lui aussi, être repoussé.
Inimaginable n'est-il pas !?!
Sauf que la terre nous impose un combat qui affaiblirait très considérablement les jeûneurs et leurs habitudes de courses aux victuailles pour le ndogou et les repas de nuit.
Les chefs religieux semblent dans l’expectative, d'autant que le couvre-feu, entre 20h et 6 heures du matin risque de ne pas arranger les choses...
On en est là !
Notez que Lazare a déjà reçu trois invitations pour le ngalakh, une sollicitation pour trois poulets de Korité et même - de la part d'un prévoyant - d'un mouton pour Tabaski...

Finalement, un bon spaghetti partagé avec Olof, comme dans "La Belle et le Clochard, ça m'ira très bien !

Illustration Ibrahima Kebe