Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
La Lorgnette du Margouillat

FADIOUTH EN AOÛT

FADIOUTH EN AOÛT

Neuf heures trente du matin.
J'ai rendez-vous avec deux adorables et très belles cousines du village.
Lazare aime bien trimballer des petites filles pour leur faire découvrir les beautés du coin mais, j'avoue prendre également beaucoup de plaisir à balader des jeunes femmes ravissantes dans la Tibétaine.
Pensez ce que bon vous semble, je n'en ai rien à cirer !

Mes gentilles trentenaires ne connaissent pas Fadiouth alors que ce "haut lieu touristique" n'est qu'à quelque vingt cinq kilomètres du bled.
Comme toute sénégalaise qui se respecte, on se fait belle pour voyager. Même avec le vieux lézard. Une heure de retard quand elles s'en viennent tambouriner au portail de Mbin Diakar...

La brousse est resplendissante de beauté, verdure, marigots habités, baobabs, champs cultivés, petits hameaux, cases Peuls et troupeaux en transhumance. Un bonheur tous les dix mètres !
Sauf avant Mbissel.
Sous le neem imposant au bord du goudron, les pandores cueillent des prunes...
Par les temps qui courent, c'est bingo pour les "mange-mille". Le port du masque est venu renforcer leur maraude à xaalis.
Passons.

À Fadiouth, le lézard a ses habitudes. Garer la voiture sur le parking ombragé du campement-restaurant Finio, passer commande du déjeuner avant d'aller se balader. Ce qui offre le temps à ma boumak copine cuisinière d'aller aux commissions et de laisser mijoter le repas, "trankil".

Sur la petite place devant le pont, c'est marasme ! Bureau taxatoire fermé, guides aux abonnés absents. Vide sidéral.
L'accès à l'île est totalement interdit, sauf pour les habitants et un tri sévère de leurs proches vivant sur le continent.
La plus haute densité de population du pays sur un îlot de coquillages, un pourcentage élevé de personnes âgées... on se protège !

Moussa vient me saluer et m'explique la situation; je lui raconte que "mes cousines" vont être déçues.
- Tu sais, pour nous c'est catastrophe. On pêche un peu, on cultive le mil là mais, sans les touristes, on est mort ! Je peux vous faire le tour, longer l'île et le cimetière, aller voir les greniers mais, on pourra pas accoster.
Je dis banco ! On ne sera pas venu pour rien et je me fais fort de convaincre Moussa de mettre les pieds sur la colline du cimetière abandonné. Ce soir, il ne rentrera pas "poches trouées" à la concession...

Que le cimetière est beau à l'hivernage ! ...
Dix mille photos smartphone chinois plus tard - dont quelques centaines de selfies - nous dégustons notre succulent déjeuner sous la paillote.
Petit crochet par la halle de Joal pour embarquer poisson frais et un milliard de mouches dans l'habitacle avant un retour tranquille au village.

Dis Lazare, on y retournera quand on pourra passer le pont ?
Les filles, j'vous jure !

Aquarelle Daniel Baobab Blog

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article