BIENTÔT LA RENTRÉE

Quand le reptile se balade, il est toujours agréable de croiser les élèves d'écoles, de lycées, aller et venir entre pistes et goudrons, entre concessions et établissements d'éducation nationale, voire privés.
L'uniforme fait la troupe !
Souvent sur de trop longues distances, des élèves marchent en débandades joyeuses; certains tentent l'auto-stop, d'autres - la plupart - préfèrent rire, palabrer, se titiller la plaisanterie...

Quand on a l'occasion d'observer de nombreuses écoles, leur état, on comprend bien mieux que ces gosses aient envie de s'aérer avant et après les cours...
Des bancs bancals, des toilettes bouchées, des toitures effondrées, des tableaux noirs antiques et gris; le manque d'eau, d'électricité... entre autres.
Des enseignants parfois hallucinants d'incapacités, d'accent épouvantable, de fatiguement chronique; d'autres - heureusement - admirables dans leurs compétence à gérer l'adversité, l'inconfort, le sous équipement et offrir un enseignement digne de ce nom malgré l'état des lieux.

Le chef de l'État vient de débloquer dix milliards de Fcfa pour rhabiller les écoliers du pays.
Cette dépense fait grincer les dents quand on connaît les besoins d'écoles nouvelles, de classes, de travaux de rénovation, de réparations, d'équipements et d'engagement d'enseignants.

"Créer 6000 classes, c’est créer des emplois. Construire et fabriquer des milliers de tables et bancs, c’est créer des emplois. Amener des points d’eau aussi, c’est des emplois durables. Tellement plus que de donner du travail aux artisans tailleurs! La priorité est d’assainir les écoles et de protéger les élèves face aux problèmes sanitaires et de santé !"

Ces arguments et souhaits s'opposent à la décision du chef de l'État.
À bien y réfléchir, cette priorité présidentielle discutable est pourtant le reflet de la société sénégalaise. Paraître, avoir de beaux habits plutôt que remplir la marmite et vivre dans un environnement décent, voire agréable et confortable.

Ce n'est que mon ressenti. Il y a si longtemps que Lazare a quitté les bancs en s'en carapatant et se retenant de juger...

illustrateur inconnu