TOUT LE BONHEUR DU MONDE

En se réveillant ce matin, le Margouillat a une petite chanson qui tourne dans sa tête-juke box.
Sinsemilia chante...
"On vous souhaite tout le bonheur du monde
Et que quelqu'un vous tende la main
Que votre chemin évite les bombes
Qu'il mène vers de calmes jardins
On vous souhaite tout le bonheur du monde
Pour aujourd'hui, comme pour demain
Que votre soleil éclaircisse l'ombre
Qu'il brille d'amour au quotidien"
Joli programme, tendre souhait. Un tantinet "Bisounours" comme me le reproche de temps en temps un lecteur que je soupçonne un peu de venir de Barbarie ou d'Aigrie...
Vivre ici, au Sénégal, sans être naïf ni idéaliste, ni bonne-soeur-bon-coeur, ni candide, ni sauveur, offre à l'humain de l'être encore. De le redevenir s'il a perdu son âme d'enfant dans le labyrinthe sournois de la vie que la société nous impose.
Les deux derniers papiers de la Lorgnette traitaient des sons de la nuit, en brousse. Ces bruits inimaginables en Toubabie, dans les villes, dans ce monde où la nature tend à disparaître
Dans cet univers qui a oublié, masqué, éteint les sons par d'autres. Mécaniques, électroniques, maléfiques...
Il en est de même pour les relations humaines! Les sons du cœur. Les bruits de l'attention, de la convivialité, du vivre ensemble.
Saluer, sourire, souhaiter vraiment le bon jour, demander vraiment comment va la journée, parler, écouter, s'attarder, prendre le temps d'apprendre d'une rencontre.
Cette vie là, ce rythme là, se retrouvent, se découvrent ici pour peu qu'on sente les beaux lieux, les bonnes personnes. Il y en a tant!
Le Margouillat est sans doute un vieil hippie attardé qui a trouvé Katmandou ou la Lozère sur le tard!
En relisant Camus, « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde », j'essaie alors de choisir mes mots, éviter les maux.

(aquarelle Cathy Bricka Giordano)