OASIS

Je me surprends encore à m'extasier sur de simples petits bonheurs d'observation.
Quand je me suis installé à Mbin Diakar, il y avait, dans le jardin, un vestige de pièce d'eau bricolé de béton et de carrelage cassé.
Modeste. Un diamètre d'à peine cinquante centimètres, d'une profondeur de deux ou trois centimètres, totalement enseveli sous la terre et le sable.
Le Margouillat a vidé, gratté, bichonné la chose; la Lorgnette y met de l'eau fraiche chaque matin.
Depuis, je m'assieds sur la petite terrasse-paillote et j'observe!
Le modeste récipient est devenu "the place du be" du jardin!
Les margouillats viennent y boire. Les gros chassent les petits, les mâles les femelles.
Puis viennent les tourterelles, les choucadors à queue longue, les amarantes rouges; les bleus aussi. Ces très jolis tout petits oiseaux s'ébrouent, se lissent les plumes, chahutent avant de laisser la place aux cordons bleus, aux calaos, aux tisserins...
S'il reste un quignon sec de tapalapa de la veille, je l'émiette aux abords de ma boundao-oasis.
C'est, le temps que je m'éloigne, Lenôtre, Fauchon, Lucullus et Gargantua!

"Oui mais il parle aux oiseaux
Au soleil et aux forêts
Oui mais il parle aux ruisseaux
Parfois quand le temps n'est pas trop froid..."

(illustration Marta Anna Jollant)