DRÔLE D'ANIMAL

Elle est belle comme une selle de dromadaire.
Souple, tannée, incrustée de piercings d'or.
Cuir polychrome écarlate rehaussé d'un bikini vert émeraude excentrique bien qu'étriqué...
Confortable n'est pas le mot exact, l'adjectif adéquat. Y grimper est déjà tellement complexe...
Deux pommeaux encore fort heureusement loin d'être cruciformes malgré la maigreur outrancière,  mais, fatigués de trop de succions abusives d''enfants, d'amants, de mains câlines, caleuses, maladroites souvent...
Quelques tatouages. Symboles prophylactiques désuets commis par un vandale malhabile d'arrière boutique douteuse.
La Tarik porte le doux prénom de Diane depuis plus de soixante berges.
Son seul harnachement, qu'elle porte négligemment en bandoulière sur une épaule droite osseuse à souhait, ressemble, par mimétisme sans doute, aux sacoches Touareg en cuir repoussé.
Deux cent euros chez Alibaba, rendu à domicile, satisfait ou remboursé...

Mais pourquoi me suis-je lancé dans cette description improbable et calamiteuse de ce chameau Mbourois!?!
Ah, ben, oui! Parce que cette nana EST un chameau!
Et, sans doute que dans l'esprit embué, métaphorique et allégorique du vieux lézard, la canonique camélidée m'en a donné l'idée...
C'est en entendant ses propos vomissants sur la "populace" locale que l'animal, mammifère artiodactyle, m'est apparu. D'autant qu'au nombre de Bastidon quasi secs enfilés, je me suis fait la réflexion que l'ancêtre avait trouvé son...point d'eau.

(aquarelle John Lovett)