SALUT L'ARTISTE

Une parenthèse dans les chroniques sénégalaises du Margouillat. Il arrive que l'émotion, la tristesse, l'actualité se passe ailleurs.

Guillermo Mordillo s'en est allé voici trois jours.
Fichu Lazare aimait beaucoup ce dessinateur de bandes dessinées argentin. Tendre poète muet, naïf, universel qui, sans en avoir l'air, dénonçait aussi notre monde absurde.
Un peu Sempé, un peu Franquin, un peu Peynet, un peu Botéro...
Mordillo accompagne le vieux lézard depuis les années '70 et, du fin fond de ma brousse, j'ai été bien triste d'apprendre son décès.
La traduction de "mordillo", c'est un peu "jouet à mâcher"...
Je me suis tant régalé de ces petits personnages rondouillards et blancs dans leur univers tant coloré! Cet artiste m’enchantait, m’évadait, me faisait réfléchir à l'amour, à l'humeur, à ce drôle de monde souvent triste, absurde, émouvant, burlesque, farfelu...  J'aimais son humour noir, un humour qu'il surnommait lui-même "la tendresse de la peur"...
Amoureux de l'Afrique, de la nature, des animaux, vous imaginez bien que ce croqueur me régalait de ses dessins.
Lazare a choisi cette planche plutôt qu'une autre parce qu'elle est loufoque, africaine, animalière. J'ai été très tenté de vous proposer celle que vous trouverez en lien (Mordillo). Je ne vous ferai pas l'injure de l'expliquer, la commenter. Mordillo n'a aucun besoin de légende...

Le magnifique site à découvrir: http://mordillo.com/