SALINGER DU SALOUM

Voici quelques semaines, une bonne vieille copine du lézard m'écrit.
"Tu es mon Salinger du Saloum"

Vous savez ma modestie; la lucidité du reptile quant à ses p'tits papiers
J'ai dû lire "L'Attrape-cœurs" dans les années soixante dix. Le souvenir est vague. Je décide donc de m'intéresser davantage au bonhomme que j'avoue mal connaître malgré son importance dans la littérature américaine.
J'ai rapidement compris l'allusion de mon amie.
Elle et moi ne nous sommes plus vus depuis près de trente ans... Je n'étais, "extérieurement", pas du tout le solitaire, l'ermite errant de brousse que je suis devenu.
Je vivais ostensiblement dans une jungle dans laquelle il était vital d'être vu, connu et reconnu.
Quand j'ai tourné la page et pris cinq mille kilomètres de distance avec mon passé, je dois avouer que peu ont capté la métamorphose de l'animal. Je suis moi-même parfois étonné de la transformation radicale de mon moi à moi...

Bref, ma pote, en m'imaginant de par mes écrits, a parfaitement dressé le parallèle avec le célèbre écrivain, obsédé de disparaître de toute contrainte médiatique et même sociale.
Il est certain que JD (Jerome David) Salinger a écrit des bouquins jamais édités, jamais publiés. Qu'il a fuit New York pour Cornish, un village de mille six cent âmes; moins encore que mon bled !
Sa biographie est édifiante quant aux similitudes avec le Margouillat du Saloum. J'avoue, ça m'a bien distrait, amusé même !

Encore une fois, j'insiste, hormis le talent du bonhomme... parce-que:

"Chacun sa route chacun son chemin
Chacun son rêve chacun son destin
Passe le message à ton voisin..."

illustrateur inconnu