CHALEUR HUMAINE

Aucune trace de neige sur la piste.
Pas de givre sur les grappes de bougainvilliers.

Pourtant, bon nombre de sénégalais s'habillent de manteaux, de gants, de passe-montagne. Quelques-uns portent un masque antivirus, antipoussière. Certains se rassemblent autour d'un feu, d'un brasero d'ataya.

S'il fait grand soleil en milieu d'après-midi, ténèbres et petits matins sont glaciaux !
Cette nuit, dans le Saloum, le thermomètre est descendu sous les seize degrés... Imaginez !

Je ne dirai pas que "tout s'arrête" mais, il règne une atmosphère d'impossibilité physique de s'activer, de vaquer à ses occupations. Comme une incapacité à supporter le froid, le vent, la poussière de sable. Comme une chape d'immobilisme surréaliste.

Vous avouerais-je que le lézard est frileux ?  Très frileux !
L'animal ne supporte que la chaleur.
De-là à taxer le reptile de réfugié climatique, il n'y a qu'un pas. Un pas de cinq mille kilomètres...
Le Nord, version Michel Galabru dans "Les Ch'tis", demeure une sensation, une définition qui me fait frissonner rien que de l'évoquer.
Sans parler des particularités toubabiennes qui ne correspondent plus du tout à mon sens du mot "bonheur" et "liberté"...

Nous n'espérons pas un Noël blanc. Juste une bûche à mettre dans le feu, un hypothétique boundao cadeau pour les petits, une crèche assez grande pour toute la famille et quelques fatayas, l'un ou l'autre poulet bicyclette aux oignons, des contes et des chansons au son du djembé.
Et, que catholiques et musulmans continuent à perpétuer leur fraternité chaleureuse pour montrer au monde que c'est possible...

illustrateur inconnu