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La Lorgnette du Margouillat

MADO

MADO

Écrire qu'elle est belle, c'est faire insulte à la langue française.
Sa beauté est telle qu'il faudrait le talent d'Edmond Rostand, la verve de Cyrano pour qu'en alexandrins, celle-ci soit sublimée tel le nez de Monsieur de Bergerac.

Mado sait évidemment que Vénus et Aphrodite se sont penchées sur son berceau. Avec de tels yeux, inimaginable qu'elle soit aveugle.
Elle sent, elle devine aussi, sans besoin d'un troisième, les regards dans son dos quand sa silhouette parfaite ondule avec grâce et sans malice dans les travées du restaurant.
S'il est convenu contractuellement qu'une serveuse se doit d'être toujours souriante et avenante - malgré, parfois, une clientèle malotrue - Madame Machin, la tôlière, aurait pu biffer cette mention tant Mado affiche en permanence sa convivialité, sa gentillesse et son empathie.

Tout le monde aime Mado! Sauf, peut-être, quelques femmes blanches navrées de constater que leur mari bave sur la nappe au passage de la belle...

Son visage n'est pas sans rappeler quelque reine Mancagne d'antan. Quand le Fouta Djallon gardait encore précieusement ses peuples dans sa chaîne montagneuse, les préservant des ethnies des plaines et des deltas du sud.
Silhouette royale, cou majestueusement long et altier, épaules dorées, bras veloutés. Mains élégantes sans jamais le moindre vernis, la moindre bague. Sans alliance aussi...
Jambes parfaites si tant est que l'inestimable, l'absolu et le "sans restriction aucune" vous parle...
Quand des cuisses, des genoux, des mollets et des chevilles s'harmonisant tant, il y a fort à parier qu'un djinn, voire un pangol a œuvré des siècles à façonner la terre lourde et riche de Casamance pour parfaire cette sublime créature de dieu.
Comme Géricault, le Margouillat a toujours eu un problème avec les pieds! Décrire un pied est une douleur. Je préfère laisser votre talent, votre imaginaire s'envoler plutôt que de lui enfiler des chaussettes!
Un coup de coude de la Lorgnette m'a également fait comprendre qu'il serait délicat, téméraire et imprudent de vous conter les seins, le ventre de Mado.
Imaginer, fantasmer, gamberger deviennent souvent dangereux quand un certain âge ferme quelque porte d’alcôve.
Le vieux lézard préfère désormais se souvenir des courses dans l'escalier, de cette porte en bois rouge qui assourdissait les battements de son coeur. Et ce souffle court avant d'entrer, se jeter asphyxié dans les bras de celle qui habitait au septième ciel sans ascenseur...

Mado est une énigme! Personne ne lui connait la moindre historiette, le moindre flirt. Mado a toujours été là, depuis tant d'années. Seule, sans mari, sans enfant, sans même un ragot!
Mado vient d'avoir quarante ans. Elle semble heureuse.
Quand on découvre ce genre de femme, outre sa beauté, il devient vraiment inconvenant de généraliser!

(illustration Lidid)

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