ÇA SENT TOROP BON!

"Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu !… bien des choses en somme…"

En écrivant le papier d'hier, je...sentais que je n'avais pas fait le tour des odeurs. Certains commentaires m'ont d'ailleurs rappelé ce que mon nez avait "oublié".
Bien évidemment cette incroyable sensation olfactive que l'on ressentait à Yoff au sortant de la carlingue de l'avion. Cette gifle magistrale de l'Afrique.
Le béton du tarmac brûlant, le goudron, le kérosène, cette chape de chaleur et d'humidité, cette moiteur écrasante. Ajoutez le Patchouli de l'hôtesse souriante sur la passerelle, les relents de la capitale, de l'océan. Cette gomme arabique omniprésente, la sueur du douanier lent et sadique, le cuir des valises, le Rexona local de la gendarmette, le Axe contrefait du porteur...
Je plaisante un peu mais, je me souviens de l'émotion qui m'étreignait à chaque fois que j'atterrissais à Dakar.
L'AIBD de Diass n'exulte pas. Aseptisation internationale...

Tarin, souviens-toi des effluves en passant devant la dibiterie de Ngor, en flânant au marché quand Maman beignets thiopati t'offre un clin d’œil parce qu'elle a ajouté "un peu" à ta commande "parce que toi, tu es gentil et que je te mettrais bien dans ma casserole"...
Rappelle-toi des pastels de Mam'Awa, les meilleurs d'Afrique de l'ouest! Le jus de bissap quand il cuit; irrésistible!

En mode séduction, réchauffements divers, remémore-toi le némali de Rosalie, le thiouraye de Ndèye, le goowé saaf de Madame Ngoné...  
Bouche-toi le nez si tu veux rester sage! Sinon: tirs fonds, rendii diégui, naay métiii, ray té dééret dou tokk!

Je reviendrai, un de ces jours, sur les arômes particuliers, les pièges à mari, les chaines à Gazou, les traquenards d'exhalaisons... Si vous n'êtes pas sages...

(aquarelle Mary Whyte)