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La Lorgnette du Margouillat

ODEURS

ODEURS

Suite au papier d'hier, j'ai reçu l'une ou l'autre suggestion de sujet.
- Oh Margouillat! Après les sons, parle-nous des autres sens...
Pourquoi pas! Ici, en Afrique, au Sénégal, tous sont en éveil permanent et sont, généralement, agréables, originaux, souvent tellement différents des captations en Toubabie.
Au fil des jours, je vais donc tenter de vous narrer au mieux ce que Lazare capture dans son environnement, sa brousse, son village.
Quant au sixième sens...

Le vieux lézard va, une fois encore, vous édifier sur les odeurs.
Combien de fois n'ai-je pas essayé de mettre des mots sur les parfums d'ici!?!
Vivre en brousse, c'est d'abord la terre! Il est inimaginable, pour qui n'a jamais foulé ce continent, de se rendre compte des senteurs de la nature.
A l'hivernage, celle-ci explose! Quelques échantillons?
"Rouge Sang" de Latérite. Une poussière entêtante. Gorgée d'eau, elle vous offre ses relents de laves ancestrales, de minéraux sorciers, brûlés puis enfuis durant des millénaires avant que l'homme ne broie sa chair pour l’épandre sur quelques pistes principales.
"Belle des champs" de Laboureur. Malaxée par la charrue, enrichie par les déjections d'animaux, les pailles séchées, les écobuages et la sueur du cultivateur, la terre enivre les narines tant après la pluie qu'en l'attendant, assoiffée, calcinée. Deux fragrances suaves, rehaussées des chimies organiques, de gomme arabique.
"Savon" de Lessive. Mina, Marseille, Madar, Kleesoft, Doffi... Le linge, posé sur les clôtures de palmier rônier, sèche au soleil ardent, au vent dispersant et appelle déjà à la gourmandise d'admirer demain les jolies robes portées avec élégance par Mamans, Dames et petites Demoiselles. Un tourbillon de fraîcheurs étourdissantes, de bouquets légers ou entêtants...
Épices" de Marché. Ces sacs gorgés de piments, de céréales, de thés, de fruits, de légumes. Frais ou séchés. Un carnaval fantastique de senteurs, un labyrinthe d'arômes!
Tant de promesses d'autres effluves, celles de la cuisine sénégalaise.
Tant et tant encore qui vous titillent le tarin!

Je passerai sous silence les sècheries de poisson... Je sais la fragilité de certains. La répugnance à fréquenter ces lieux particuliers pourtant tellement colorés, laborieux, vrais et réels de la vie des côtiers. Certains marchés, certains étals, certaines décharges aussi...

Lazare termine par les mystérieux thiouraye et cuuraay. Parfums, huiles, encens... arsenaux séduction de la gente féminine. Il y a torop à dire et cette page est censée être sage...

(aquarelle Mary Whyte)

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