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La Lorgnette du Margouillat

TRÊVE DES CONFISEURS

TRÊVE DES CONFISEURS

Telle une bougie qui s'éteint, une dernière volute de fumée se dilue dans l'espace confiné d'une chambre d'enfant, ne laissant qu'un subtil parfum éphémère de vanille, de regrets, de nostalgie, de magie envolée.

- Tu me raconteras encore, dis?
- Tu sais, je vis au pays des lutins noirs, des djinns, des pangols, des esprits coquins, des marabouts, des sorciers et des griots... Chaque jour est un conte. Parfois de fée, parfois de grand méchant loup.
Même de petits cochons!
Ce ne devrait pas être torop compliqué de te raconter encore que, par exemple, Cendrillon perd ses tongs de vair au réveillon de la Saint Sylvestre...

Ici, au Sénégal, l'expression "trêve des confiseurs" est peu connue. Il faut bien avouer qu'il manque d'artisans confiseurs d'exception, surtout de consommateurs xaalisés...
Le vieux lézard ne s'exprime pas au niveau des débats politiques - peine perdue ici - mais du sens second de l'expression.
Les confiseurs sont sénégalais, souvent chinois, parfois libanais ou amerloques, rarement toubabs.
Quelques bonbons boules de toutes les couleurs dans un petit sachet en plastique suspendu au plafond des bitiks, des cartons d'immondes barres chocolatées, des sucettes collantes, écœurantes, des horreurs gluantes aux colorants douteux...
Toujours torop cher dè!
Cajou, arachide, c'est dépassé, banal! Les gourmands veulent consommer les mêmes saloperies que la planète! On veut les mêmes poisons, les mêmes cacas!
Et, si t'as pas les moyens, amoul solo! On te vend de la sous-merde!
Pardonnez le langage du vieux lézard; mais, si vous saviez...

"La pauvreté nutritionnelle du Sénégal est un suicide annoncé"

On ne peut pas toujours conter.

(illustration Keiko)

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