DOC'NATURE

J'avais un p'tit père au jardin de Mbin Diakar.
Enfin, quand j'écris "petit", c'est affectif évidemment. Il montait fièrement à plus de deux mètres cinquante et augurait de belles récoltes.
C'était un papayer. Je l'appelais "Pa'Payer". Comme Ma'chapeau, comme Ma'Africa ou Ma'Rosalie.
La mouche blanche l'a cadavéré en quarante huit heures.

J'ouvre une parenthèse pour ceux et celles que ça intéresse. Lutter contre cet insecte dévastateur est simple et peu coûteux. N'achetez surtout pas de produits chimiques ! L'aleurode déteste le savon noir ! Même le simple mélange eau + Kotol ou Madar diffusé avec la vidange d'un pulvérisateur de "produit vitre" fait l'affaire.
Lazare en a sauvé des fruits, des légumes et même des plantes et fleurs d'ornement avec cette potion magique ! Sauf Pa'Payer.

Ici, en Afrique, on n'a pas beaucoup d'argent. Mais, on a la débrouille, le recyclage, la connaissance des plantes, des potions naturelles, des emplâtres "miraculeuses". Les anciens ont les recettes et, la plupart ne sont ni marabouts, ni charlatans. Juste transmetteurs de secrets.

Mais, évidemment, Bayer-Monsanto et autres malfaisants chimiques et pharmaceutiques aux lobbyings omniprésents vendent leurs poisons assassins avec la bénédiction rémunérée des puissants de ce monde.

Réfléchissez à ce qui semble devenir une évidence désormais.
Au XVII siècle, les colons découvrent que les indigènes du Pérou extraient un médicament de l'écorce d'un arbre dénommé Cinchona.
En 2020, un chercheur français, né à Dakar, remet aux goûts du jour la Chloroquine, le bon vieux antipaludéen - quasi gratuit - extrait du Cinchona..

Illustration John Mejia